Des journalistes et des acteurs de la société civile ont marché à Port-au-Prince pour exiger la libération de Jean Thony Lorthé.
Le Réseau national des groupes sanguins de Rhésus négatifs (Renagsang) avec le support de plusieurs membres de la corporation des journalistes a organisé ce mardi 14 février une marche pacifique à Port-au-Prince pour exiger la libération du journaliste Jean Thony Lorthé. Les organisateurs de la marche voulaient également sensibiliser l’opinion publique sur le sort du professionnel de la presse, enlevé depuis plus d’une semaine en compagnie de deux de ses proches.
Comme annoncé, cette marche a démarré à Pont Morin, en passant par Bois Verna où les participants ont pris une pause devant les locaux des ministères de la culture et de la justice en vue de lancer des messages à l’endroit des autorités compétentes, pour prendre fin à l’avenue John Brown devant Radio Vision 2000 où Jean Thony Lorthé travaille depuis plusieurs années.
Sur le parcours, les organisateurs de la marche ont tenu à s’exprimer sur la situation de leur confrère, séquestré depuis le 3 février. Tour à tour, ils ont dénoncé la passivité des autorités face à ce drame. « Comme vous l’avez remarqué, nous sommes passés près des ministères de la culture et de la justice pour sensibiliser les autorités car nous estimons que l’État n’est pas présent, que personne au sein de l’État n’est touché par cet acte. Jean Thony Lorthé a servi toute une série de personnalités car cela fait plus de 15 ans qu’il travaille au sein de la corporation », a souligné Lovely Stanley Numa, responsable de l’agence de presse Impulse web Medias.
Le journaliste estime que le laxisme des autorités étatiques face à l’insécurité qui règne dans le pays, notamment à Matisan, n’est pas lié à l’enlèvement de Jean Tony Lorthé. “Pendant des années, l’Etat n’a rien fait pour sécuriser Matisan, le pays en général. Nous avons affaire à un État laxiste qui se comporte comme si tout allait bien. Les autorités préfèrent s’occuper d’autre chose sans se soucier de l’effondrement du pays”. Le Secrétaire Général de l’Association des Journalistes Haïtiens, Jacques Desrosiers appelle à la libération de Jean Thony Lorthé tout en demandant aux autorités de prendre des mesures pour lutter contre les gangs armés. Le secrétaire général du Collectif des médias Internet (Cmel) Serge Saint-Cyr, qui était également présent à cette marche, en a profité pour rappeler aux ravisseurs que les travailleurs de la presse n’ont pas de grands moyens financiers. « Même si toute la société contribuait, elle ne serait pas en mesure de percevoir ce montant [exigé par les ravisseurs]. Par conséquent, nous demandons la libération de Jean Thony Lorthé”, a-t-il déclaré, demandant aux autorités de l’Etat d’arrêter cette “vanne” d’insécurité qui était prévue. Rappelons que les organisateurs de cette marche ont pu compter sur la présence de plusieurs leaders d’organisations de la société civile comme le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), le CONHANE et Nou Pap Complis. L’ancien député Serge Jean Louis a également apporté son soutien aux journalistes pour l’occasion.
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